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Les sports émergents, féminins ou universitaires attirent à leur tour les dollars

Si le padel peut s’enorgueillir en France d’une jolie croissance, aux Etats-Unis, un autre sport de raquette similaire réalise, lui, un véritable raz de marée : le pickleball. La progression de 159 % du nombre de pratiquants sur douze mois, selon la Sports and Fitness Industry Association, a tapé dans l’œil des équipes de capital-investissement.
Tom Dundon, fondateur de Dundon Capital Partners, propriétaire de la franchise de hockey sur glace Carolina Hurricanes, a raflé en 2023 la ligue professionnelle, la Pro Pickleball Association. Il a aussi racheté deux sites spécialisés dans la pratique et l’organisation de tournois, et s’est associé avec Tennis Channel pour lancer PickleballTV.
La chaîne diffuse des matchs 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. Entre des audiences qui explosent, des droits TV encore faibles et de nouveaux formats de compétitions à inventer, les sports dits émergents, comme le cousin du padel, peuvent compter sur les fonds spécialisés dans le « sport business » pour accélérer leur croissance.
Plusieurs de ces fonds misent déjà sur des sports féminins comme le foot, le basket, le tennis, potentiellement plus rentables à long terme que leurs versions masculines. L’un des plus grands fonds américains du secteur, Sixth Street, 65 milliards de dollars sous gestion (60 milliards d’euros), actionnaire du Real Madrid et partenaire financier du FC Barcelone, en fait le pari. Il soutient déjà la ligue professionnelle féminine de foot américaine et a décidé d’injecter 53 millions de dollars dans la création d’une nouvelle équipe, en Californie, Bay Aera.
Le basket féminin profite aussi de l’ouverture des vannes. La WNBA, petite sœur de la NBA, a levé, en 2022, 75 millions de dollars pour, à ce jour, la plus importante collecte jamais réalisée par une ligue sportive féminine. L’opération valorise la WNBA à un milliard de dollars. Dans le tennis, les droits de retransmission de la WTA (Women Tennis Association) n’ont pas échappé à CVC, grand spécialiste du secteur et investisseur dans la société de gestion des droits de la Ligue de football française. Pour 150 millions de dollars, il a pris en mars une participation de 20 % dans la filiale commerciale chargée de négocier avec les diffuseurs.
Le sport universitaire a commencé, lui aussi, à frapper à la porte du capital-investissement. Plusieurs conférences comme Big Ten dans le Midwest, Pacific-12 dans l’Ouest ou SEC dans le sud-est des Etats-Unis rivalisent dans l’organisation de championnats, dans lesquels s’affrontent les athlètes étudiants de grands campus. Elles se partagent les Etats-Unis, du nord au sud et d’est en ouest, pour des compétitions dans une dizaine de disciplines, masculines et féminines, qui passionnent les amateurs de sport. Cet été, un nouvel accord entre Big Ten et plusieurs diffuseurs, dont Fox, CBS et NBC, s’est envolé à sept milliards de dollars. Il pourrait rapporter à chaque membre jusqu’à 100 millions de dollars par an.
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